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PROPOS
LIMINAIRE DE LA CONFERENCE DE PRESSE ANIMEE PAR LE PRESIDENT RICHARD MOULOMBA
MOMBO A L’OCCASION DU3èmeANNIVERSAIRE DE L’ARENA
LIBREVILLE,
LE 06 AOUT 2014
Mesdames et messieurs les
journalistes,
Mesdames et messieurs les
présidents des partis politiques amis ou leurs représentants,
Militantes et militants de
l’Alliance pour la Renaissance Nationale (ARENA),
Distingués invités,
Mesdames et messieurs,
Les jours, les mois et les années
défilent inlassablement sous nos yeux entrainant dans ce mouvement irréversible
des êtres chers à chacune et à chacun de nous et quelques fois chers au pays
tout entier. L’occasion que m’offre cette cérémonie est propice pour vous
demander d’observer avec moi une minute de silence pour toutes et tous les
compatriotes anonymes et connus qui nous ont précédés dans l’au-delà. Je vous remercie.
Mesdames et messieurs,
Je voudrais à présent dire ma
joie à laquelle se joignent naturellement les militantes et militants de l’ARENA
de vous recevoir ici, à l’occasion de la célébration du troisième anniversaire
de notre parti. Notre joie mêlée de gratitude à l’endroit de la presse
nationale et internationale qui nous accompagne dans cette œuvre. Notre
gratitude également à nos pairs, présidents de partis amis ou à leurs représentants
ainsi qu’à toutes les personnalités ici présentes, pour l’honneur qu’ils nous
font en prenant part à cette manifestation. Notre gratitude enfin à l’ensemble de nos équipes ainsi qu’à
toutes les personnes, certes discrètes, mais dont les contributions multiformes
ont rendu possible l’organisation de cet événement, en plus de vitaliser le
parti depuis sa création.
Mesdames et messieurs, chers
compatriotes,
Des gabonaises et des gabonais,
réunis autour de ma modeste personne, ont créé il ya trois (03) ans, le 30
juillet 2011, l’Alliance pour la Renaissance Nationale (ARENA), parti politique
que nous avons d’emblée situé dans l’opposition. Comme nous l’avons dit en son temps, l’ARENA
n’est pas un parti de plus dans le landerneau politique gabonais. Il a la saine
ambition de jouer sa partition, de défendre ses idées, ses valeurs et de
contribuer autant que faire se peut à l’encrage de la démocratie au Gabon, en
œuvrant, aux cotés d’autres acteurs moraux ou physiques, pour l’alternance
politique dans notre pays.
Au cours de ces trois dernières
années, nous avons travaillé à notre rythme, avec nos moyens et surtout en
fonction de nos objectifs. Nous avons énormément appris aussi bien de nos
relations avec d’autres partis politiques de l’opposition que de nos contacts
permanents avec nos compatriotes au Gabon et à l’extérieur. Nous avons appris
de nos multiples échanges avec les sages, avec les femmes, avec les jeunes et
avec la majorité silencieuse éveillée de nos compatriotes. Nous avons aussi
appris de nos échecs comme de nos victoires. C’est ainsi que nous avons
froidement tiré les leçons de chaque expérience afin d’améliorer notre offre
politique. Les multiples messages de sympathie à notre égard nous encouragent à
persévérer dans notre combat.
En trois ans, l’ARENA a pris part
à tous les débats d’intérêt national auxquels il a été associé. Nous avons
fortement contribué aux discussions sur la biométrie en qualité de membre de la
« Commission paritaire AD HOC sur la mise en œuvre de la biométrie dans le
processus électoral au Gabon », présidée par l’ancien Premier Ministre
Raymond NDONG SIMA. Il importe, à ce sujet, de rappeler que les points d’accord
arrachés au forceps à la majorité présidentielle par l’opposition n’ont connu
qu’une application par « morceaux choisis ». Evidemment que la « pédégémétrie » servie aux
électeurs pendant les dernières élections locales, nous a laissé sur notre
faim. Elle est symptomatique de l’allergie qui affecte le PDG à la simple évocation des élections libres,
justes, équitables et transparentes. Nous demeurons toutefois mobilisés jusqu’à
la mise en place d’une biométrie réelle intégrant toutes les étapes nécessaires
et tous les verrous de sécurité électorale. Pour cela, il nous apparait
impérieux, que cette Commission paritaire AD HOC sur la mise en œuvre de la
biométrie soit réactivée, pour enfin servir à la Nation une biométrie effective
garantissant des lendemains électoraux moins tumultueux et plus apaisés.
Bien avant, en 2012, nous avons
pris notre bâton de pèlerin aux côtés d’autres responsables politiques pour
prêcher l’unité de l’opposition auprès de nos pairs. Cette démarche unitaire a
abouti, comme chacun le sait, à la tenue, à Mouila, du 07 au 09 septembre, des
assises de l’opposition gabonaise ayant porté sur les fonts baptismaux l’Union
des Forces du Changement (UFC), regroupement de partis politiques de
l’opposition. Le rassemblement n’a hélas pas survécu aux contradictions
habituelles de l’opposition gabonaise mais personne ne pourra nous reprocher
d’avoir essayé surtout que la question de l’unité de l’opposition est toujours
d’actualité.
L’ARENA est
monté au créneau chaque fois que nécessaire pour se prononcer sur des questions
d’actualité. Ce fut le cas sur les questions des crimes rituels, de milliers de
fonctionnaires sans affectation depuis 2009,
de la justice sociale, de la légion étrangère d’Ali ben BONGO, des pénuries d’eau et d’électricité, du recul de
la démocratie, entres autres. Nous devons le fait que nos idées demeurent
inconnues du plus grand nombre, à la censure permanente qui frappe les partis
politiques de l’opposition dans les medias de service public instrumentalisés
par le PDG. Mais nous avons réussi à
contourner cet obstacle par une politique de proximité qui s’avère aussi
efficace que les canaux conventionnels.
Sur le plan électoral, notre
parti à pris part à la première élection
politique de son histoire lors des locales de décembre 2013. Le coup d’essaie
fut un coup de maître notamment dans le département de la Doutsila où l’ARENA, grâce à la coalition formée avec l’UPG et le
RNB, y codirige avec ces derniers le conseil départemental. Notre parti ayant
obtenu la présidence et la deuxième vice-présidence de l’institution.
La moisson aurait pu être
abondante si le ministère de l’intérieur ne se serait pas laissé manipuler par
un préfet aux ordres dans la commune de MONGO,
nous privant ainsi d’un probable poste de deuxième adjoint au maire. Telle est
le visage de la démocratie qui nous est servie au Gabon depuis 1990!
Mesdames et messieurs,
Notre satisfaction est légitime,
n’en déplaise à nos détracteurs, car avec une trésorerie au rouge de façon permanente,
nous avons pu engranger des résultats que des partis politiques plus nantis et
plus anciens peinent à réaliser quelques fois depuis plusieurs années.
Toutefois, ces résultats ne
doivent pas occulter une réalité incommode. L’absence de ressources financières,
dans un environnement sociopolitique pollué par une brume perfide de CFA, ne favorise que les partis
nantis. Quand les candidats de l’ARENA
battent campagne sans réels moyens financiers, sans « tee-shirt » ni
affiches et quelques fois sans moyens roulants, ceux du PDG et des autres partis fortunés distribuent des millions aux
populations avec pour seul programme politique l’émergence pour les uns et la
générosité circonstancielle pour les autres. C’est pourquoi, lorsque nous avons
remis au goût du jour le débat portant sur le plafonnement des budgets de
campagne, nous avons essuyé, de la part de quelques uns de nos pairs, les
railleries et les remarques d’une platitude frisant l’insolence: « on ne fait pas de politique quand on n’a pas
d’argent » nous a-t-on rétorqué. Ces propos sont d’un homme politique
atteint par le pêché d’orgueil et incapable de justifier honnêtement l’origine
de sa fortune. Et ils montrent bien que notre société est minée par l’avidité
et la manipulation. Qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition, plusieurs
acteurs n’ont pas intérêt à ce que les choses changent. Que l’on se comprenne bien,
chers compatriotes. Quand des décennies durant des individus ont mangé salé,
ils ne peuvent à présent se convaincre de manger sans sel. Il n’est point
besoin de dresser un portrait de ces milliardaires atypiques car ils sont
connus, et la discrétion leur est totalement inconnue. Honte à eux !
Toutefois, nos résultats pourraient
laisser entrevoir une évolution des mentalités chez les électeurs mais ces
efforts sont annihilés par des idées et comportements insolites agités ces
derniers temps, limitant de fait le profil de l’éventuel candidat unique de
l’opposition à l’épaisseur de son porte-monnaie. La sélection de nos dirigeants
s’opérerait non plus par des voies démocratiques mais par la quantité d’argent
amassé. A celui qui aura le plus grand trésor de guerre, le strapontin
présidentiel. Le géni gabonais se libère et se distingue par la création des
« Oscars de la honte »,
sorte de Prime d’Incitation au Pillage (PIP), récompensant le plus grand pilleur de deniers
publics car aucun membre de ce club de milliardaires à la gabonaise n’est ou
n’a été ni un riche industriel ni descendant d’une prospère famille connue,
encore moins l’heureux gagnant d’une quelconque loterie occidentale. Ils ont
tous cependant un point commun, celui d’avoir été des acteurs majeurs du
système BONGO ONDIMBA.
Autant sommes-nous souvent
goguenards vis-à-vis des idées biscornues du pouvoir, autant les incohérences
de notre camp politique ne peuvent nous laisser de marbre. Faut-il rappeler à
ces ploutocrates que Monsieur Ali ben
Bongo est à la tête d’une fortune familiale et personnelle parmi les plus importantes
du monde. Cela fait-il de lui un grand ou un bon Président pour autant ? Son
père, avant lui, disposait de la même caverne d’Ali BABA. Mais dans quel état a-t-il laissé le Gabon ?
C’est pourquoi, j’affirme du haut
de cette tribune que l’opposition ne battra pas le PDG sur le terrain de
l’argent qui est son domaine de prédilection. Le curseur doit être déplacé et
pointé sur le terrain stratégique des idées et des valeurs. Le reste n’est que pure
diversion.
J’ai conscience que la
perspective d’une alternance politique au Gabon suscite naturellement des
appétits légitimes mais il faut savoir raison garder. C’est pourquoi, j’appelle
les uns et les autres au ressaisissement. Le Gabon n’est pas un gâteau à
partager entre «anciens» camarades. Il s’agit d’un malade atteint de métastase
à qui le médecin, à l’issue d’un mauvais diagnostic, administre du Doliprane 500mg, c’est-à-dire un
antalgique indiqué en cas de douleur et /ou fièvre telles que maux de
tête, états grippaux, douleurs dentaires, courbatures. Autant dire un mauvais
traitement. Le malade gémit de souffrances et réclame à son chevet un praticien
plus compétent pour le délivrer d’une mort programmée. Un tel contexte ne s’accommode
ni de l’agitation ni des tergiversations inutiles. Il faut sauver le
« malade » Gabon. Point question de procéder à la sélection par
l’argent mais plutôt de s’activer à rechercher le meilleur médecin et à mettre
à sa disposition la trousse médicale nécessaire pour sortir le « malade
Gabon » de sa mort programmée. C’est à ce prix que l’opposition accédera
au pouvoir.
Les dirigeants de l’ARENA, pour leur part, ne succomberont
pas à la lamentable tentation de la
course effrénée à l’enrichissement dans le seul but de répondre aux critères
d’un portrait robot dont les contours et les reliefs dissimulent mal le profil
du parfait « Bongoîste »,
ce nostalgique fidèle et complice du « grand maître », responsable de
ce cancer.
Mesdames et messieurs, chers
compatriotes,
Face aux lendemains incertains et
à la précarité, plusieurs familles gabonaises ont concentré les moyens à leur
disposition dans la formation de leur progéniture, prolongement de leurs bras
au soir de leur vie. L’école est perçue comme une voie que peuvent emprunter
pacifiquement riches et pauvres pour conforter des positions ou en gagner de
nouvelles pour les uns et pour construire un avenir meilleur pour les autres.
C’est avec cet espoir chevillé au corps que plusieurs élèves s’investissent
corps et âme dans leurs études car grâce au savoir et au savoir-faire, ils
espèrent s’ouvrir des portes à eux fermées par leurs origines sociales. Mais
grande est souvent la déception car en plus des diplômes, le système BONGO a créé d’autres critères
subjectifs, souvent irrationnels pour quiconque voudrait emprunter l’ascenseur
social. Le diplôme ne suffit pas. Il faut en plus faire allégeance, porter des
valises, s’humilier, aliéner sa liberté, se compromettre, se livrer à des
« exercices » désagréables à la face de Dieu et ainsi vendre son âme.
Malheur alors aux idéalistes, aux intègres, à ceux qui nourrissent des valeurs,
notamment celles d’essence divine. Gloire aux noceurs de tout poil, aux adeptes
des raccourcis, aux paresseux, aux arrivistes prêts à tout, y compris au
sacrifice ultime, pour « réussir ».
Au Gabon, le monde du travail est
un vaste terrain où s’élaborent et s’exécutent toute forme d’intrigues et
d’injustices à l’égard de ceux qui n’ont ni nom ni personne pour les
recommander. Le meilleur curriculum vitae, la meilleure expérience, les
meilleurs arguments pour décrocher un emploi ont pour noms : enfant de,
neveux de, parent de, épouse de, maîtresse de, cousin de, filleul de, etc.
Un tel système « mafieux »
a évidemment laissé plusieurs intelligences sur le quai. Dès lors, pour ne
prendre que le seul cas de Libreville, naitre à Kinguelé, à Taro-bar, à
« ça m’étonne », aux « Portes-rouges », à Nkembo, aux
Cocotiers, dans la « baie des cochons », à la décharge de Mindoubé, à
« Nyali-bar », dans les Akébé, bref, tirer ses origines des
« mapanes » est un handicap
pour gravir les marches de notre société. Ces quartiers sous-intégrés
concentrent plus de 80% des
chômeurs. Vous y rencontrerez des jeunes diplômés de tous niveaux et de tous secteurs livrés à eux-
mêmes.
L’histoire de l’un d’entre eux en particulier
a ému le monde entier et choqué plus d’un gabonais. Notre jeune compatriote BEN, pâtissier de formation, a été, à
son corps défendant, la triste vedette des medias internationaux au mois de mai
dernier. Malmené par les orages de l’existence, faisant face à un avenir
clairement obscur, Ben, livré à lui-même, dans un pays pourtant riche, n’a pas
eu d’autres choix que le saut dans l’inconnu au péril de sa vie. Parti de son
Gabon natal par des voies détournées, bravant le danger, il a rejoint, avec
plusieurs autres africains, une enclave
espagnole via plusieurs pays africains. Il raconte avoir vécu l’enfer. Il dit
avoir enterré plusieurs de ses amis de fortune. Mais galvanisé par l’espoir
d’une vie meilleure, Ben est arrivé en Europe laissant derrière lui son pays le
Gabon, qui a tourné le dos à ses enfants. Il n’a aucune garantie d’améliorer
son existence en Europe, mais le fait est que tout dans son pays l’incitait à
partir.
Cette mésaventure porte en elle
la résignation de toute une génération devant ses rêves brisés.
Mesdames et Messieurs,
Des BEN, il y en a des milliers
ici. Nous pensions être à l’abri de ces aventures qui ont emporté plusieurs
enfants d’Afrique dans l’au-delà. Mais quand un pouvoir devient indifférent aux
lamentations de son peuple, soit ce dernier se résigne, soit il se révolte
contre ses dirigeants. Ben s’est résigné. D’autres le suivront peut-être dans
cette voie. Mais, tôt ou tard, beaucoup refuseront de se maintenir à genoux
aussi longtemps. Le jeune écrivain et blogueur camerounais Florian NGIMBIS décrit la situation sociale dans son pays en ces
termes, je le cite : « … Il ya
pourtant cette rage qui monte, lentement, doucement, aussi inéluctablement que
la marée. Rage d’un pays dont la
richesse ne parvient à ses enfants que sous la forme de miettes tombées de la
table du banquet. Rage d’une jeunesse
qui réalise qu’elle est dans un film dont elle n’est ni le scénariste ni le
héros, juste un figurant destiné à boucher les trous d’un casting mal effectué ».
Fin de citation.
Cinquante ans après les indépendances,
en effet, notre pays n’a toujours pas connu de véritable décollage économique
en dépit des matières premières exploitées de son sol et de son sous-sol, de la
jeunesse de sa population et de la paix qui y règne. La paix ! Absence de
guerre ? Oui ! Mais les chiffres montrent un pays dévasté par la
pauvreté, la corruption, la gabegie, les pratiques démoniaques et les maladies
diverses.
La jeunesse crie sa colère de devoir passer
les meilleures années de sa vie dans un carcan de pauvreté quand tout le
prédispose au bonheur. Etre prisonnier n’est déjà pas facile, mais l’être au
paradis l’est plus encore. Et je l’affirme, le Gabon a tous les atouts pour
être un jardin d’Eden.
Pour toute réponse à ces
inquiétudes légitimes, le gouvernement a choisi la force dans certains cas et la
politique spectacle dans d’autres. La force se résume par la brutalisation
systématique de tout mouvement scolaire et universitaire. Les arrestations
arbitraires des élèves et des étudiants, la chasse et les exclusions systématiques
de leurs leaders, l’occupation du campus universitaire par les forces de
l’ordre et de sécurité, illustrent le triste sort d’une jeunesse prétendue
sacrée. La politique spectacle quant à elle, est l’arme favorite du pouvoir
pour distraire une jeunesse plus vigilante et de plus en plus connectée au
réseau mondial d’information. Les matchs de football, les concerts de musique,
les courses de bateaux ou de motos et les promesses irréalisables participent
de cette stratégie.
Chers
compatriotes,
Une récente étude menée au Gabon
par un doctorant en sociologie révèle que 91%
des agents publics avouent avoir décroché leur emploi grâce à l’appui d’une
connaissance. Dans le privé, ce taux se situerait autour de 62%. Dans ce contexte, les 45% de compatriotes réellement à la
recherche d’un emploi doivent remettre leur sort à la providence pour changer
le cours des événements. Et l’ambigüité qui entoure le contrat « emploi-jeune »
annoncé à grande pompe à l’issue des assises sociales, n’augure rien de bien
meilleur. Cette annonce aux contours aussi flous qu’aléatoires, est en réalité
une mesure de plus pour détourner l’attention des jeunes des vrais problèmes. En
plus d’être une pale copie de l’une des propositions phare de M. François HOLLANDE pour combattre le
chômage des jeunes en France, il s’agit à l’évidence d’un des éléments du
langage au service de la nouvelle stratégie politique des émergents en vue de
l’élection présidentielle de 2016. Sous les tropiques, le contrat emploi-jeune
a été assorti d’un avilissant chantage à l’encontre des entreprises dont
l’accès aux marchés publics est désormais conditionné par le recrutement des
jeunes diplômés. Cette décision abusive qui caractérise bien l’état d’esprit
d’un pouvoir aux abois est vouée à l’échec.
D’abord parce que ceux qui
octroient les marchés publics sont les mêmes qui détiennent des intérêts
colossaux dans la plupart des majors, principales adjudicataires de la commande
publique. Tout le monde sait quelles familles se cachent derrière les
entreprises ENTRACO, SOCOBTP, SOCOBA,
MIKA SERVICES, EGCA, etc. A moins de
se tirer une balle dans le pied, nos dirigeants, redoutables affairistes, qui
n’ont jamais cessé de penser à leurs propres intérêts, ne se priveraient pas de
juteuses affaires. Au diable les promesses, les conflits d’intérêt, les délits
d’initiés, les abus de bien sociaux !
Ensuite, parce que le Prince
héritier ne décline pas les mesures d’encouragement des entreprises qui doivent
faire face à des contraintes sociales, financières et concurrentielles lourdes.
Toutes les entreprises n’ayant pas les mêmes leviers en matière d’emplois, le
pouvoir gagnerait à adapter le contrat à la taille et aux contraintes de chaque
entreprise.
Enfin, parce que le seul moyen
d’aider les jeunes au chômage et d’ailleurs d’aider tous les chômeurs, c’est de
faire en sorte qu’il y ait création d’emplois, donc relance de l’économie.
De plus, la politique d’emploi de
Monsieur Ali BONGO, si elle existe
réellement, semble se focaliser sur la seule catégorie des jeunes alors qu’elle
devrait englober toutes les générations. S’il est vrai que le phénomène étreint
particulièrement les 25-40 ans, il n’en demeure pas moins que plusieurs séniors
connaissent également les affres du chômage. Il faut donc faire la place à tous
les âges dans l’entreprise. Même si pour Ali
Ben BONGO et ses courtisans « on ne fait pas du neuf avec du vieux »,
il n’en demeure pas moins que l’expérience et les compétences des anciens au
sein des entreprises doivent être
préservées aux côtés de nouvelles compétences qu’apportent les jeunes.
Aucune politique ne peut
s’exécuter sans instrument d’évaluation en aval. C’est fort de ce principe que
l’ARENA propose la création d’une structure dédiée exclusivement à l’évaluation
des politiques publiques.
Chers compatriotes,
En début de cette année, le Chef
des Pédégistes présentait aux forces vives de la nation l’étude réalisée, à la
demande de la première dame, par le cabinet McKinsey sur la stratégie d’investissement humain du Gabon avec pour objectif la lutte contre la pauvreté et la
précarité. Cette étude, compilation d’autres études précédemment réalisées au
Gabon, aurait donné un visage à la pauvreté, l’aurait localisé et indiqué les
voies et moyens pour éradiquer ces deux phénomènes. Alors que
l’opinion nationale et internationale, ainsi que les cibles de cette étude
s’attendaient à un redéploiement des moyens et à des actions concrètes, M. Ali BONGO ONDIMBA et ses affidés,
contre toute attente, initient des assises sociales pour déboucher sur les
mêmes conclusions que McKinsey. Le
fils d’Omar BONGO, las d’un jouet démodé,
le jette aux ordures sans se soucier de
son coût, pour réclamer un nouveau gadget de dernière génération. Le jeu
consiste à distraire et à emmitonner le peuple avec des promesses
irréalisables. Devant ce qui apparait comme un reniement de la coûteuse étude McKinsey, la première dame, tel un
soldat révolté par l’immobilisme et les atermoiements de sa hiérarchie face à
un « ennemi » pourtant connu et cerné, a déclenché une mutinerie en
prenant maladroitement la tête d’une caravane avec dans sa soute à bagages des
dons, encore des dons, toujours des dons, rien que des dons pour soulager
ponctuellement des populations de l’intérieur du pays abasourdies par l’atonie
du pouvoir face à leurs difficultés quotidiennes. En agissant en lieu et place
des ministères compétents, celle qui n’a aucun statut officiel dans notre
architecture institutionnelle, s‘est inscrite dans une logique en totale
contradiction avec la stratégie d’investissement humain du Gabon,
pourtant commanditée par elle-même. Car, en pérennisant des pratiques en
principe tombées en désuétudes en pays émergents, Dame Sylvia BONGO tord le coup à l’autonomisation des personnes
économiquement faibles. Ce cafouillage au cœur du pouvoir illustre l’affolement
qui s’empare petit à petit de nos dirigeants. Et le rythme de la frayeur va
s’accélérer au fur et à mesure que 2016 poindra à l’horizon.
Les manœuvres politiques au
service de cet objectif ont abouti, le 07 juin 2014, à la signature d’un accord
politique entre Ali ben BONGO ONDIMBA et quelques partis politiques dont
certains de l’opposition, auxquels se sont ajoutés des personnalités de la
société civile. Le pacte social est en réalité le prétexte pour justifier la
transhumance en cours. Chacun a le droit de changer de position et d’opinions.
Chacun a le droit de choisir ses amis et de se battre pour ses intérêts. Mais
tout le monde a le devoir d’assumer courageusement ses choix.
Chers compatriotes,
La troisième édition du
NewYorkForumAfrica qu’il convient désormais d’appeler le «NewYorkForumGabon »
du 24 au 25 mai 2014 participe de cette logique de saupoudrage et de duperie de
l’opinion nationale. En dépit de la désapprobation générale, l’héritier de la
dynastie BONGO persiste et signe en finançant pour la troisième année consécutive,
une messe dont les véritables retombées pour le pays relèvent encore de
l’ésotérisme. Selon les propos du ministre porte-parole du gouvernement, le
énième caprice de l’enfant gâté d’Omar BONGO est entièrement pris en charge par
l’Etat gabonais. 80% de ce financement resteraient au Gabon sous la forme de
frais d’hôtels, de transport et de restauration. Mais Madame le ministre oublie
de nous donner, entre autres, les montants cumulés des trois éditions pour que
l’on mesure la portée des 80%. Elle occulte également le nombre d’entreprises
et d’emplois crées à l’issue de ces trois années ainsi que les lignes
budgétaires qui ont permis de financer tous ces événements. Tout comme elle ne
nous renseigne nullement sur les retombées de ces grands-messes sur notre
administration tant publique que privée. Son silence sur des aspects importants
cache en réalité la gêne que génère cette villégiature offerte gracieusement à
des « lobbyistes » insatiables.
Tous les pays africains
prospectés par ces vendeurs d’illusions ont tous refusé d’accueillir une
rencontre onéreuse et sans véritable impact sur le quotidien de leur
population. Au Gabon où les dirigeants nourrissent des complexes notoires
vis-à-vis de tout ce qui vient de l’étranger, ils l’ont « acheté »
sans conditions. M. Richard ATTIAS
tient à Libreville un marché perméable et juteux où il écoule, sans gros
efforts, son produit indigeste. Chez nous, le vent nous est vendu !
Cette dilapidation de l’argent
public, estimée à 5.000.000.000 de
nos francs par le journal français « Le
Point », légitime le combat des syndicats qui se battent pour
l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Cette dilapidation légitime
le combat des militaires retraités qui réclament le paiement des services
rendus à l’Etat. Cette dilapidation aurait pu servir au paiement des rappels
des fonctionnaires injustement oubliés lors du premier règlement. Le budget
cumulé des trois éditions du «NewYorkForumGabon» aurait pu servir à améliorer
les conditions d’études dans les universités nationales. Cette dilapidation aurait
pu servir à la résolution du conflit qui oppose depuis des années les déflatés
de Gabon Télécom à l’Etat ou ceux de
la CNSS à leur employeur. De même qu’elle aurait pu aider à régler le problème
des ces enseignants utilisés par l’administration depuis des années sans jamais
être intégrés, privés par exemple de leur immatriculation à la CNAMGS, et courant
ainsi le risque d’atteindre l’âge de la retraite sans leurs droits. Tout comme elle
aurait pu servir à la restructuration de la radio panafricaine Africa N°1 dont les agents sont durablement marqués par
le chemin de croix qu’ils doivent emprunter tous les trimestres pour espérer
percevoir leurs aléatoires salaires. Tant d’argent mobilisé et injecté dans le
superfétatoire sans garanti d’un retour sur investissement aurait pu servir à
équiper les centres médicaux de l’arrière pays en médicaments et plateaux
techniques modernes.
Que dire de l’eau potable qui
tourne le dos depuis des années aux populations des quartiers plein-ciel, « portes-rouges »,
Nyali-bar, Awoungou, Alénakiri, Angondjé, etc.
Ali
ben BONGO ONDIMBA n’a pas compris que la charge de sa
responsabilité lui impose de dissocier les jeux des enjeux pour reprendre
l’expression chère au sociologue français Pierre
Bourdieu. Les jeux relèvent de la distraction ou de la volonté d’échapper à
l’ennui, donc du subsidiaire. Ils ont pour noms : les cours de golf, les
courses de bateaux, le carnaval de Rio délocalisé à Libreville, la marina, les
matchs internationaux de football, l’achat de Boeing à la princesse, le NewYorkForumGabon,
les véhicules de luxe, les concerts, le choix des entraineurs de l’équipe
nationale de football, etc.
Les enjeux quant à eux relèvent
de la survie d’un pays en tant que nation, de la préservation des équilibres,
de l’unité nationale, bref de sa pérennité. Ils ont pour noms : eau et électricité,
éducation, sécurité, emploi, santé, logement, transport, démocratie.
Or depuis son avènement à la
magistrature suprême, le Chef de l’exécutif brille par son penchant immodéré
pour les jeux confinant la fonction présidentielle, plus haute station
politique dans tout pays, dans un pan étroit et fortement puéril. Peut-être
exploite-t-il là ce qu’il sait faire le mieux.
L’infantilisation de la fonction
présidentielle ne devrait surprendre aucun observateur averti. D’autant plus
qu’au-delà des doutes sur sa capacité à diriger notre pays, BONGO fils s’est entouré de proches
collaborateurs aux profils atypiques. « Dis moi qui tu fréquentes et je te dirais qui tu es » dit
l’adage. Ceux qui décident réellement du sort des gabonaises et des gabonais
avec lui, en plus d’être déconnectés des réalités locales, ont pour seuls fait
d’armes d’avoir été démarcheur immobilier, « gangster financier »
repenti ou presque, musiciens de cabaret, bourlingueur invétéré. A côté de ces
aventuriers, détenteurs exclusifs de grands secrets, cohabitent pourtant des femmes et des hommes
grassement payés et qui ont fait les preuves de leurs compétences dans leurs
domaines respectifs. Sauf qu’au palais, les intelligences sont des
faire-valoir, spectateurs de l’accaparement du Chef de l’Etat par ses nouveaux
amis.
Mesdames et messieurs,
Au- delà de nos luttes politiques
partisanes qui distinguent des filles et fils d’un même pays en groupes
opposés, avec d’une part ceux qui soutiennent le système BONGO et d’autre part, ceux ayant librement choisi de le combattre,
l’ARENA dénonce avec la plus grande fermeté
le vide créé autour du Chef de l’exécutif par les généraux de sa légion
étrangère. Depuis 2009, en effet, plusieurs cadres gabonais ont été évincés
méthodiquement, un à un, du cercle immédiat du Prince héritier. Le dessein est machiavélique.
Il faut créer le vide autour de la vache à lait en écartant tous les résistants
à la vague étrangère pour mieux l’embrigader par la suite. Le plus surprenant
est que ce plan diabolique s’exécute sous les yeux d’un ALI Bongo taciturne.
L’adage nous enseigne à ce propos que « qui ne dit mot consent » .Et pour montrer clairement son
nouveau camp, le Président de la République des étrangers du Gabon a signé de sa main ferme les
décrets relevant ces compatriotes de leurs fonctions.
Alors que le peuple gabonais,
sans distinction d’opinions politiques, de religions et d’origines, uni par la
révolte que lui inspire la légion étrangère au cœur du pouvoir, demande la
rétrocession du palais et de la haute administration aux gabonaises et aux
gabonais, l’héritier de la famille régnante, dans un geste de défiance
vis-à-vis de son peuple, a confirmé dans leurs juteuses fonctions, par décret
pris en conseil des ministres le mercredi 11 juin 2014 ses indispensables amis
étrangers. Par cet acte de haute
trahison, Ali BONGO ONDIMBA a envoyé
un signal fort à ses concitoyens à qui il fait boire le calice jusqu’à la lie. En
prenant parti pour ses encombrants et arrogants amis, le chef des Pédégistes a
asséné un coup de massue sur les têtes de ses compatriotes indociles. «Laissez-nous avancer. Que ceux qui ne sont
pas d’accord dégagent ! Et au mieux, qu’ils s’exilent ! Tant que je
serai au pouvoir, mes amis seront là !». Tel est le subtil message de
celui qui est heureux quand les étrangers sont heureux.
Je voudrais tout de même lui
rappeler cette sagesse bantu, je cite « quand tu mets le doigt dans le mortier, ne crains pas le pilon ».
Mon grand-père me prévenait au
moment de mon engagement politique en ces termes : « Mon garçon, tu veux faire la politique,
vas-y. Mais fais attention à deux types d’individus. Fais attention à ceux qui
n’ont rien à perdre et à ceux qui sont convaincus d’avoir raison ».
Mais ça, le téméraire ALI n’en a que faire.
La promesse de prise en charge
des frais d’inhumation des élèves, des étudiants et des indigents pour un coût
compris entre 400.000 et 1.OOO.OOO de FCFA aurait pu connaitre
notre adhésion si en amont, les conditions d’études et de vie de ces trois
cibles étaient satisfaisantes. Cette solidarité post mortem est un acte de
résignation d’un pouvoir en manque d’inspiration. En cherchant à tout prix à
s’attirer la sympathie de cette couche de la population, le gouvernement
confirme que l’étude de McKinsey est déjà rangée dans les étalages du musée
national. Car elle proposait une solidarité ad mortem à l’endroit de cette
population parmi les plus pauvres.
Nous sommes ici face à l’attitude
d’un père qui abandonne ses enfants à leur sort de leur vivant. Et après leur
décès, il réapparait pour leur construire des mausolées grandioses et coûteux.
Quelle irresponsabilité !
Ali et son gouvernement font preuve à cet effet d’un cynisme effrayant.
Cette logique a guidé la décision
de prise en charge des obsèques des compatriotes tragiquement disparus à la
suite des derniers éboulements qui se sont produits dans plusieurs quartiers
sous-intégrés de Libreville. Si cet acte de solidarité a soulagé une famille
éplorée, il n’occulte pas l’absence de politique en matière de prévention de
ces accidents. L’équipe ONA ONDO n’a
annoncé aucune mesure pour prévenir d’autres accidents. Aucun mot aux
nombreuses familles qui, faute de mieux, continuent de côtoyer chaque jour le
danger. Nos gouvernants, dépassés par les événements, attendent d’autres morts
pour leur prise en charge et ainsi de suite, ad vitam aeternam. Ils ont choisi
de réagir plutôt que d’agir, subir plutôt que d’anticiper, bref notre
gouvernement s’est approprié de la meilleure manière qui soit le
« gabonisme » qui, face à une impasse, exprime si fort une
résignation: « on va encore faire
comment ».
Oui, le
gouvernement va encore faire comment face à l’insécurité galopante qui perturbe
notre quiétude. Sortir de chez soi et y revenir sain et sauf relève désormais
de la chance. Les assassinats, les enlèvements avec demande de rançon, les
empoisonnements, les agressions connaissent une montée exponentielle. La
violence connait même un glissement progressif de la rue vers les domiciles
privés. C’est ainsi que plusieurs familles, surprises par des
« visiteurs » dangereux, subissent les pires humiliations avant
d’être spoliés de leurs biens. Où que vous soyez à Libreville ou à l’intérieur
du pays, vous n’êtes pas à l’abri d’une mauvaise rencontre. Cette violence
endeuille un peu plus nos familles sans que le Gouvernement ne prenne des
mesures concrètes pour enrailler ce phénomène.
Oui, le
Gouvernement va encore faire comment quand chaque jour, chaque semaine, chaque
mois, des individus perdent la vie à la
suite de graves accidents de circulation. La conduite à Libreville est devenue
tellement dangereuse qu’elle ressemble, à s’y méprendre, à un acte suicidaire.
Se mettre au volant d’un véhicule équivaut presque à frapper avec insistance à
la porte de la mort. Car plusieurs « Kamikazes »
déguisés en chauffeurs sèment la terreur et répandent la mort sur nos routes. Le
21 avril 2014, au sortir du pont d’IAI, dame Bibang honorine, mère d’une nombreuse famille et son ravissant
petit-fils Brandon ont été brutalement arrachés à l’affection des leurs par
l’un de ces aventuriers du volant à bord d’un camion semi-remorque en piteux
état mécanique. La surprise des riverains fut de taille quand, à la demande des
agents de police, le « chauffard » présenta tous les documents
administratifs afférant à la circulation. Une police d’assurance, une visite
technique et un permis de conduire en bonne et due forme.
Une maison d’assurance avait donc
accepté d’assurer un « cercueil » roulant et un prestataire technique
avait reconnu ce camion mécaniquement apte à circuler.
Oui, le Gouvernement va encore faire
comment quand en réalité ces documents sont délivrés aux mépris des lois et
règlements en vigueur dans notre pays. Nul n’ignore que la corruption et la
concussion gangrènent ces milieux. L’argent passe avant tout y compris avant
les vies humaines. Seulement, ceux qui se livrent à ces exercices nauséabonds
oublient qu’un jour, peut-être les victimes se compteront parmi leur propre
famille.
Quoi que la lutte contre
l’insécurité semble avoir été reléguée à la périphérie des préoccupations du
groupe sélectif des émergents, l’ARENA
demande à l’équipe gouvernementale de sortir instamment de sa résignation pour
mieux organiser ce secteur très sensible. Point besoin d’un pacte particulier
ou d’une assise pour lutter contre l’insécurité. La ferme volonté d’enrayer le
fléau suffit amplement.
Chers
compatriotes,
Quelques mois après sa prise de
service, le nouveau ministre de l’éducation nationale s’est empressé d’annuler
les reformes controversées de son prédécesseur. Plusieurs syndicats et parents
d’élèves, relayés par les medias, ont salué cette décision. Cependant, si le Ministre MOUNDOUNGA, convaincu de son omniscience, a
pêché pour avoir été sourd aux remarques de la corporation, il va sans dire que
c’est l’ensemble de l’exécutif, gouvernement et Président de la République y
compris, qui ont échoué. Car, dans le principe, les mesures décriées ont été débattues
en première instance en conseil interministériel avant leur adoption définitive
en conseil des ministres, présidé par le Chef de l’Etat. Si ces deux étapes ont
été franchies avec succès, c’est que ces textes avaient mis d’accord le plus
grand nombre. Comment comprendre alors qu’un Ministre nommé au même poste,
militant du même parti politique, appliquant la même politique sous l’autorité
du même chef, remette en cause de façon aussi radicale les mesures phares de
son prédécesseur ? Ce « Tango » accrédite bien l’amateurisme
emprunt d’ivresse au sommet de l’Etat.
Il
en est ainsi de la situation chaotique qui prévaut à l’Université Omar Bongo
depuis le début de l’année universitaire 2013-2014. L’Université gabonaise, à
l’image du pays, est malade. Malade de ses infrastructures ; malade de ses
conditions d’existence ; malade de ses politiques publiques ; malade
de ses dirigeants ; malade de ses apprenants ; malade de ses
enseignants ; malades de ses gouvernants ; malade de son
organisation ; malade de son offre.
Les
revendications des étudiants depuis 1990 n’ont pas varié. Ils se battent
toujours pour l’amélioration de leurs
conditions d’études et de vie au sein du
campus : les structures d’accueil n’ont pas connu d’évolution majeure au
cours de ces vingt dernières années ; les effectifs sont exagérément
pléthoriques ; les années universitaires sont interminables et en
déphasages avec les standards internationaux ; la bibliothèque n’existe
que de nom ; les bourses sont payées avec retards ; le campus
universitaire est vétuste en dépit de quelques actions d’éclat du ministre
sortant. En réalité, aucun gouvernement ne s’est attaqué frontalement à ces
problèmes, préférant apporter des solutions conjoncturelles aux problèmes
structurels. Ce saupoudrage a fini par devenir un terreau fertile à la
revendication et in fine à la contestation, entrainant ainsi la violence et
donc l’insécurité au sein de l’université. Les étudiants et leurs enseignants
sont des citoyens à part entière, au fait des réalités de notre pays. Ils sont
spectateurs de la boulimie financière de nos dirigeants. Ils sont spectateurs
du gaspillage de l’argent public. Ils sont victimes d’un système politique
pervers et totalitaire. Ils sont témoins du recul démocratique de notre pays.
Le
pouvoir doit les entendre et les comprendre. Toute autre attitude relève soit
de l’irresponsabilité, soit du cynisme. Ce qui participe dans tous les cas d’un
génocide intellectuel.
Chers
compatriotes,
«
Quand un homme plein d’humanité est au
pouvoir, toutes les classes professionnelles remplissent parfaitement leur
office et leurs tâches avec humanité, générosité, intelligence et compétence.
C’est ce qu’on appelle le parfait équilibre ». Ces mots, empruntés à Confucius, contiennent les réponses aux interrogations des gabonaises et des
gabonais, et même de l’opinion internationale, sur le chaos qui prévaut au
Gabon depuis 50 ans, avec un pic de 2009 à nos jours. Gagnés par le découragement
et l’incertitude face à l’arrogance et à la cession de la plus grande partie du
pouvoir à la légion étrangère, omniprésente et de plus en plus riche, le peuple
gabonais ne sait plus à quel saint se vouer. D’où l’inertie qui frappe notre
administration.
Aujourd’hui,
notre pays fonctionne en mode « ralenti ». A quoi bon se donner
la peine quand les fruits du travail collectif ne bénéficie qu’aux mêmes. Les
riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres.
Cette tendance ne devrait pas réjouir nos dirigeants, prompts à justifier
l’injustifiable, d’autant plus que sous
d’autres cieux, les plus riches se recrutent essentiellement dans le monde des
affaires tandis que chez nous, ils sont
soit hommes ou femmes politiques, soit agents de l’Etat. C’est-à-dire des
individus dont les revenus, mêmes cumulés, ne peuvent justifier autant de
richesses. Sauf à puiser impunément dans les caisses de l’Etat.
Chers
compatriotes,
Invité
de l’émission « La Grande
interview » le jeudi 30 avril 2014, le Secrétaire Général du PDG déclarait à la face du monde que,
je le cite « pour moi, tous les
Pédégistes sont des saints » fin de citation. Cette canonisation
anticipée de ses contemporains est indiscutablement à verser dans l’habituel
exercice d’autodérision auquel se livrent, sans modération, les disciples de
« Saint Omar ».
La
prestation horizontale mais sous l’axe des abscisses de « Saint Faustin de Pana », est le
chef-d’œuvre d’un homme seul, dont le rôle au sein de son parti est devenu plus
décoratif que fonctionnel. A l’issue de l’émission, ce que tout le monde savait
a été officialisé. Boukoubi n’a plus le cœur à l’ouvrage car le cœur du parti
bat désormais du côté du bord de mer sous le contrôle de « jeune-turcs », ceux que le
secrétariat exécutif du PDG qualifie de « nouveaux convertis » qui ne
connaissent personne et que personne ne connait.
C’est
donc le moral en berne, qu’il s’est laissé aller jusqu’à béatifier ceux qui ont
érigé les détournements massifs de deniers publics en sport national. Cette digression
du Secrétaire Général du parti des
masses, indigeste et désopilante, suscite néanmoins une problématique à laquelle
je vous invite à réfléchir, surtout que dans le même temps, le même parti
au pouvoir livre à la vindicte populaire
et présente comme voleur, quiconque quitte son bateau.
Mesdames
et Messieurs, Chers compatriotes,
Peut-on croire en Dieu et militer pour le PDG
ou voter pour lui ?
Le
Dieu universel, Créateur du ciel et de la terre, qui véhicule des valeurs
d’Amour, de Vérité et de Justice, incompatibles avec le « Bongoîsme »,
cette doctrine politique abjecte et avilissante qui a pour fondement : la
rapine, la gabegie, le clientélisme, le népotisme, la corruption, la
concussion, l’impunité, etc.
On ne
peut décrier le matin les vices d’une société en rupture avec la morale et les
valeurs sur lesquelles repose notre société traditionnelle, et le soir,
applaudir ou voter pour ceux qui incarnent ces fausses valeurs. Ces
incohérences d’une partie du peuple confortent Ali et ses amis dans leur
logique.
Le
peuple gabonais ! Je voudrais dire un mot à son sujet. L’ARENA a mené une
étude auprès d’un échantillon représentatif des populations de Libreville et de
l’intérieur du pays pour déterminer leur profil moral actuel.
Les
résultats sont inquiétants et se résument ainsi qu’il suit : 89% de personnes interrogées considèrent leur situation comme celle d’une
personne qui se noie et qui, à la recherche d’une bouée de sauvetage, est prête
à s’accrocher à n’importe quoi, y compris à la queue d’un serpent ou à celle d’un
crocodile pour sauver sa vie. L’accueil réservé aux anciens
apparatchiks du PDG par le peuple de l’opposition participe de cette logique de
survie.
Mesdames et Messieurs,
Un débat malicieux initié par le
pouvoir et entretenu par la presse aux ordres tend à discréditer l’opposition,
motif pris qu’elle ne proposerait rien en contrepartie de ses critiques
prétendues stériles. L’occasion est propice pour rappeler au pouvoir BONGO et à ses « snipers » en
faction, prêts à dégainer et à abattre tout empêcheur d’émerger en paix que
dans tous les pays de grandes démocraties, la vie politique se divise en deux
grandes périodes, selon la théorie du 80-20. La période du rayon électoral et
la période ordinaire. Dans la première, la dominante est la rivalité des
programmes et des propositions (80%). Peu de place à la simple critique (20%).
Une fois cette période passée, le meilleur programme choisi par le peuple,
place est laissée à sa mise en œuvre par le candidat gagnant. A ce moment, on
est dans la période ordinaire et la dominante est la critique de la mise en
œuvre du programme gagnant (80%). Peu de place aux propositions (20%).
Au demeurant, le moment venu,
l’opposition opposera à « l’avenir en confiance », devenue à l’épreuve
des faits « l’avenir sans confiance », ou à un autre gadget de communication
politique, un véritable projet politique alternatif, crédible et réaliste. Pour
l’instant, il s’agit de dire au pouvoir, preuves à l’appui, qu’il nous mène
droit au mur. Qu’il souffre donc de nous reconnaitre ce droit.
Chers compatriotes,
La situation d’incertitudes que
traverse notre pays commande la mobilisation de toutes les forces vives de la
nation. Elle enjoint particulièrement les leaders de l’opposition à taire leurs
divergences, leur esprit hégémonique, leur arrogance, leur nombrilisme et leur
narcissisme pour libérer, une fois pour toute le Gabon, non seulement du régime
Ali Ben, mais aussi de tout le système BONGO. Certes, quelques uns d’entre nous, de connivence avec le
pouvoir ou en mission pour son compte ou encore pris dans le tourbillon d’un messianisme
primaire, convaincus qu’ils ne peuvent quitter la terre sans présider aux
destinées de notre pays, attendront le dernier moment pour se désolidariser et
faire cavalier seul comme ce fut le cas en 2009. D’autres encore, ayant compromis leur liberté
en s’associant à la famille BONGO ou
à leurs pontifes à travers notamment de juteuses affaires, ne pourront jamais
franchir la ligne rouge fixée par des accords secrets qui tirent quelquefois
leur origine dans des « mondes » parallèles. D’autres aussi, en
permanente négociation avec le pouvoir, se sont inscrits dans un jeu d’équilibristes
vertigineux. C’est vrai que de toute ma vie, je n’ai jamais vu une panthère
noire ou autre devenir végétarienne. A
chasser le naturel, il revient toujours au galop, dit-on.
A
eux, je voudrais dire : à défaut de briser vos chaines et d’entonner avec
nous l’hymne de la liberté, venez soutenir avec vos différents moyens, le « mouvement de libération du Gabon ».
Cette gigantesque marche blanche du peuple gabonais, qui partira de Libreville
pour l’intérieur du pays, emportera sur son passage toutes les forces d’inertie.
L’enlisement général de notre pays exige aussi la mobilisation de tout le
peuple de l’opposition, élargie à tous ceux qui, quoiqu’au PDG, dans la
majorité présidentielle ou dans la société civile ne supportent plus les
errements du pouvoir autoritaire de M.BONGO
et de ses amis venus d’ailleurs. Dans ce contexte, il n’y a point de places
pour les équilibristes, les indécis, les pleutres et les neutres. Assisté sans
mot dire au désastre programmé du Gabon, à nous légué par nos ancêtres et que
nous léguerons à notre tour à nos enfants, est un acte de capitulation
intolérable voire de complicité passive. «Si
tu es neutre en situation d’injustice, tu as choisi le parti de
l’oppresseur », disait Desmond
TUTU.
Dans
quelques années, à l’heure des bilans et face aux interrogations de nos
enfants, chacune et chacun devrait pouvoir les regarder droit dans les yeux et
se dire « j’ai eu raison de
m’engager » ; plutôt que de rester dans de creux regrets à
l’instar de ceux, à nous servis par Omar BONGO, au soir de sa vie.
Mesdames et Messieurs,
Malgré la ferme et piteuse volonté de certains de
falsifier l’histoire politique de notre pays, le peuple, lui, sait.
Il sait que la modification constitutionnelle la
plus inique et antidémocratique depuis la Conférence Nationale en 1990 est
celle introduite par la loi N°13/2003 du 19 août 2003, en ses articles 4 et 9,
alinéas 1, qui institua l’élection à un tour et qui leva la limitation du
nombre de mandats présidentiels. Cette dérive dictatoriale fût soutenue par le
PDG au grand complet et au sommet de sa gloire ;
Il sait que les problèmes du Gabon sont d’ordre
structurel et non conjoncturel. Ce qui justifie la création du Morena en 1981, celle
de l’UPG en 1989, la tenue de la Conférence Nationale en 1990, la signature des
accords de Paris en 1994, ainsi que tous les mouvements revendicatifs avec
leurs cortèges de morts. Donc le Gabon ne se porte pas mal depuis seulement
2009. L’instauration de la monarchie républicaine est établie dans notre pays
depuis le 12 mars 1968, qui marque la mort du multipartisme au Gabon.
Le peuple sait qu’il doit pardonner. Mais pour le
faire, il faut que chacun de ceux qui l’ont offensé, spolié, malmené et qui ont
commis sur lui toutes ces choses abominables et inhumaines, ait la pudeur de
passer par les phases de confession et de repentance à l’image de la tentative
d’Omar BONGO, architecte de ce système.
Le peuple n’est pas dupe. Il sait qu’il doit léguer
la gestion de son histoire dans ce deuxième cinquantenaire, à une nouvelle race
d’hommes politiques, génétiquement bienfaisants, et capables de conduire avec sérénité
son destin. Et non à nouveau à cette race qui a mal géré le premier
cinquantenaire de son histoire, en laissant un pays ruiné et mafieux.
L’ARENA pour sa part réaffirme son opposition à
toute tentative de perpétuation du système BONGO. Car nous n’oublions pas que
le serpent qui fait sa mue ne cesse pas de demeurer un serpent.
Nous disons non à la mobilisation du peuple de
l’opposition pour servir un tel dessein.
Nous disons non au simple remplacement numérique à
la tête de l’Exécutif ;
Nous disons non au remplacement d’un dictateur par
un dictateur ;
Nous disons non au remplacement de Satan par
Lucifer.
Par contre, nous disons oui à la mobilisation du peuple
de l’opposition pour libérer le Gabon des griffes d’un système cynique,
arrogant et génétiquement malfaisant, pour un changement profond dans notre
pays.
Chers compatriotes,
Africains
nous sommes. Bantou nous sommes. Gabonaises et gabonais sommes-nous nés. Chacune
et chacun de nous doit avoir conscience du rôle qui est le sien dans
l’avènement d’un autre Gabon. Point de gabonais d’en haut, point de gabonais
d’en bas. Il y a un peuple, le peuple gabonais, uni par la communauté de
destin. Un peuple conscient que les ressorts de sa réussite sont à rechercher
dans la diversité et la variété de ses
ethnies, de ses régions. Nous devons puiser les énergies de notre renaissance
future dans ce qui fait de nous des hommes et des femmes authentiques, des
hommes à part, différents dans le fond des autres peuples de la terre. Nous
sommes Fang, Nzebi, Punu, Téké, Galwa, Sékiani, Pygmée, kota, Apindji, Varama, bref nous sommes le Gabon, ce
merveilleux pays décrit par le cinéaste et océanographe français Jacques-Yves COUSTEAU, comme « l’Israël,
l’Egypte, la Grèce, l’Inde et la Chine d’hier, réunis en un petit Etat pour
former le Gabon », fin de citation. Ce qui peut paraitre comme une
information inédite pour les profanes, est une connaissance partagée par les
âmes évoluées de notre pays voire d’ailleurs. Nos pères ont pour noms : BEKALE, MABONGO, LEKOMBE, OGOULA, NGUEMASSA, OSSAGOU, MOUSSAVOU, APINDANGOYE, OTINTIN,
etc. Les cordons qui nous lient à nos ancêtres, de génération en génération,
empruntent des canaux solides et éternels. Nos clans, racines de nos identités,
protecteurs et propagateurs de valeurs universelles de solidarité et d’entraide,
sont tout autant de repères qui doivent guider notre être. Notre culture, nos
traditions, riches et variées, doivent servir de supports pour propulser le
Gabon dans une nouvelle ère faite d’Amour, de Vérité et de Justice. S’ouvrir au
monde, recevoir les fruits de la rencontre universelle des hommes et des femmes
sans perdre nos repères, est fondamental pour la nouvelle société gabonaise et
partant, pour les générations futures. Mais comment allons-nous à la rencontre
de l’autre ? Que lui proposons-nous à l’échange ? Qu’acceptons-nous
de recevoir ? Quelles décisions prenons-nous ? Quel acte posons-nous
pour perpétuer et valoriser notre culture et nos traditions ? Quel sort
avons-nous réservé à nos temples traditionnels, à nos rites et à nos
danses ? Quel regard portons-nous sur notre médecine traditionnelle ?
Quel statut accordons-nous à nos tradithérapeutes et phytothérapeutes qui sont
pourtant d’un secours inestimable, notamment quand la médecine moderne a montré
ses limites, au regard du taux de fréquentation de plus en plus important de
l’Institut de Pharmacopée et de Médecine Traditionnelle (IPHAMETRA) ? Cette structure du CENAREST qui traite et guérit
au même titre que la médecine conventionnelle et quelques fois mieux plusieurs pathologies.
J’observe d’ailleurs que la Chine, le Japon et presque tous les pays arabes en voie
d’émergence, sont fortement enracinés dans leurs traditions et cultures
respectives. Ceci explique peut-être cela.
Nous
sommes des africains. Et de ce point de vue, le sacro saint principe du respect
de la primogéniture est inscrit en lettre d’or dans le marbre de nos
traditions. Il n’y a pas de place et de prospérité chez nous pour les adeptes
de la goujaterie. Les aînés, c’est-à-dire ces individus nés avant nous, doivent
être traités avec circonspection. C’est donc une grossière erreur de vouloir
les ranger, coûte-que-coûte, au musée de notre histoire commune. Bons ou
mauvais, ils sont nos pères, nos repères, nos boussoles. Du reste, au regard de
la voracité avec laquelle les jeunes au pouvoir pillent actuellement les
deniers publics, quelques anciens à leurs côtés, passeraient pour des enfants
de cœur. Ô ciel, quelle pitrerie !
D’ailleurs,
il n’est fait mention nulle part dans l’histoire du monde, d’un village, d’un
pays ou d’un quelconque espace géographique habité exclusivement par des
jeunes, par des enfants ou par des anciens. Ces jeunes doivent donc comprendre qu’il n’est
pas opportun de stigmatiser une catégorie de compatriotes dont la seule faute
est d’avoir bâti un système dont eux sont
opportunément bénéficiaires aujourd’hui.
Mesdames et Messieurs,
Je scrute l’horizon et il est clairement
obscur. J’observe le ciel et j’y vois des nuages ombrageux. Le vent souffle et
la tempête gronde. Plusieurs témoignages concordants des hommes d’églises, des
temples traditionnels et des écoles de mystères prédisent un avenir tumultueux
pour notre pays si le changement de cap n’est pas opéré très tôt. Ces mêmes
sources ont interrogé les morts, nos ancêtres. Pour toute réponse, elles ont vu
des « visages » courroucés, remontés aussi bien par la « gabonophobie » de notre président
que par les récurrentes pratiques abominables observées dans notre pays.
J’ai
personnellement interrogé les gabonaises et gabonais. J’ai vu un peuple
désabusé et humilié. Je me suis rendu auprès de nombreuses familles, victimes
de crimes crapuleux dits « rituels ». J’y ai vu des hommes et des
femmes assommés, impuissants et marqués à vie. Pour eux, point de justice,
point de paix intérieur donc point de sommeil.
A
l’occasion d’un séjour privé dans la province du Woleu Ntem, plus précisément dans la ville de Mitzic, j’ai été interpellé par M. Bonjean Ntuntum EBE, homme rempli de sagesse. Il a bien voulu me
partager ses inquiétudes et sa révolte sur la décadence morale du Gabon :
les crimes odieux, les agressions et les empoisonnements programmés, les
relations contre nature, la vampirisation du peuple, la fourberie, la cupidité.
Pour lui, notre pays a atteint un point extrême qui nécessite une intervention
divine pour ramener de l’ordre.
Ce
Gabon onirique est très proche de celui auquel tous nous aspirons. Certes, la
justice ne sera pas rendue à l’aide d’un glaive ni d’une quelconque arme. Mais
le Gabon de demain se fera sans famille régnante, sans dictature, sans
injustice criarde. Il se fera par des gabonais, pour les gabonais. Ceux qui
nous apporteront leur force de travail de l’extérieur, trouveront évidemment
leur place. Le Gabon ne pourra pas se payer le luxe de vivre en vase-clos, mais
il ne sera point question que quelques aventuriers, au prétexte de détenir des
« pouvoirs » chamaniques,
menacent l’équilibre de notre « vivre ensemble ». Le Gabon de
demain sera aussi un pays de solidarité réelle.
Chaque
fois qu’un compatriote sera en difficulté, il trouvera une main solidaire pour
l’en sortir. Dans les bons moments comme dans les mauvais, l’Etat sera capable
d’accompagner ses enfants. De la naissance à la mort en passant par tous les
cycles de la vie, chaque citoyen sera appuyé, soutenu, encadré. Cela n’est pas
possible dans le contexte actuel dominé par une race de compatriotes
génétiquement cruels et antinationalistes.
Mesdames
et Messieurs,
Que
pouvons-nous encore attendre d’Ali BONGO
ONDIMBA ? Ce qu’il n’a pas pu faire en cinq ans de règne, il ne peut
le faire à deux ans de la fin de cette tragédie politique. C’est fort de cet
échec, que nous demandons à la minorité de compatriotes qui ont réellement voté
pour lui en 2009, et à tous les lobbys qui ont manœuvré pour l’introniser de
force à la tête de notre pays, d’en tirer les leçons, toutes les leçons de leur
énorme erreur, d’autant plus que la majorité écrasante de ceux qui l’ont rejeté
demeure compacte et déterminée.
« Errare humanum est, perseverare diabolicum »
disent les latins. Autrement dit, l’erreur est humaine mais y persévérer est
diabolique. Le Gabon est un pays sur lequel Dieu a déversé le maximum d’amour
et de grâces matérialisées par les innombrables richesses naturelles de son sol
et de son sous-sol ; et il n’admettra plus longtemps son kidnapping par
les forces des ténèbres. Tant de souffrances, tant de pauvreté, tant
d’injustices sur une terre pourtant promise à un destin si fabuleux qu’il
retentira sur le reste du monde. Tel est, mesdames et messieurs, le Gabon notre
pays. Cette fontaine de jouvence est la voie jaillissante, dans laquelle nous
puiseront durablement, sans excès. Ceux qui le séquestrent depuis 50 ans en
étaient parfaitement conscients, d’où leur acharnement sur la mère patrie.
Mais
devons-nous laisser perdurer cette imposture encore longtemps ? Que
non ! La récréation est terminée ! Le Gabon doit se lever de sa génuflexion.
Peuple du Gabon,
Notre
pays emprunte un tournant décisif de son histoire. Les jours et les mois
avenirs seront déterminants pour tous ceux qui portent leurs mains sur la tête
depuis que des compatriotes se sont arrogés le droit de vie et de mort sur eux.
Les
jours et mois avenirs seront décisifs pour ceux qui, après avoir servi
loyalement le PDG et son « distingué » Président, sont jetés aux
ordures comme de vulgaires citrons pressés ;
Les
jours et mois avenirs seront cruciaux pour tous ceux qui, à cause de leur âge,
sont devenus indésirables par le pouvoir immature de BONGO fils, malgré les
services rendus au PDG ;
Les
jours et mois avenirs seront importants pour les milliers de fonctionnaires mis
hors de l’administration depuis 2009, soit du fait de l’incompétence de leurs
responsables administratifs, soit du fait de leurs opinions politiques ;
Les
jours et mois avenirs seront capitaux pour les étudiants humiliés, vilipendés,
maltraités et assiégés ;
Les
jours et mois avenirs seront essentiels pour les agents publics, pour les
déflatés de Gabon télécom, de la CNSS, pour les militaires retraités, bref pour
tous les laissés pour compte du système BONGO.
Oui,
l’heure est grave et les moments cruciaux. « Eveille-toi Gabon une aurore
se lève » !
Les
agitations du pouvoir sont un indicateur pertinent du raz de marée qui s’apprête à dévaster le PDG. Pour tenter maladroitement d’endiguer
l’irrésistible, Ali BONGO, par la
plume de ses obligés, agite l’idée de candidatures ethniques au sein de
l’opposition. L’objectif à terme est de diviser ce camp politique, et ainsi, de
légitimer l’imposture en préparation par l’émiettement des voix du peuple de
l’opposition.
Chaque
citoyen a le droit légitime de se porter candidat à toute élection s’il en a les
capacités. Mais les spécialistes du marchandage politique, les missionnaires du
parti au pouvoir et tous les « Bongoistes » préoccupés par le sort leur système, doivent
savoir que le moment venu, les gabonais se souviendront d’eux. Ceux qui se
disent opposants le jour mais marchandent leur positionnement la nuit à prix
d’or doivent savoir qu’ils sont identifiés et que des places spacieuses les
attendent dans les poubelles de l’histoire.
Les gémissements ininterrompus et les cris
stridents du peuple gabonais, ajoutés au supplice que représente le système
BONGO, renforcé par la légion étrangère du Prince héritier qui fait mains
basses sur notre budget, sont autant d’éléments qui commandent l’unité, même
circonstancielle, de l’opposition. S’unir pour chasser ; s’unir pour
triompher ; s’unir pour restaurer ; s’unir pour bâtir ; s’unir
pour le Gabon. Voici le credo qui doit guider l’action future de l’opposition.
C’est
pourquoi, à ce stade de mon allocution, j’invoque du haut de cette tribune, les
âmes agissantes et éternelles des dignes fils du Gabon afin qu’elles s’unissent
à nous pour voler au secours de leur mère patrie, prisonnière d’un groupuscule
d’hommes et de femmes sans cœur, sans foi ni loi. Je demande donc à : Léon MBA MINKO, Jean-Hilaire AUBAME,
Germain MBA, Simon OYONO ABA’A, Joseph RENDJAMBE, Pierre-Louis AGONDJO OKAWE, Capitaine
MANDZA, Martine OULABOU, DOUKAKAS NZIENGUI, Pierre-Claver ZENG EBOME, Pierre
MAMBOUNDOU MAMBOUNDOU, Grégory NGWA MINTSA mais aussi à nos vaillants guerriers
que sont : WONGO, MAVOUROULOU,
MBOMBE, EMANE NTOLE et à tous les autres
de nous apporter aide et assistance dans notre combat contre le totem du
mal personnifié.
Je
veux aussi dire à mes compatriotes, comme le disait Thomas SANKARA, que
« l’esclave qui ne veut pas se libérer de ses chaines, ne mérite pas que
l’on s’apitoie sur son sort ». Aucun sort n’est irréversible. Il faut y
croire et se donner les moyens.
A toi
Christiane ANGUILET, commerçante au
marché de Louis, je te demande de ne plus désespérer ;
A toi
Auguste MOUTIKALI, vendeur à la
sauvette sur le boulevard du bord de mer, je te dis ôte tes mains de ta
tête ;
A toi
Charles-Olivier OSSIMA LIKASSA,
ingénieur agronome au chômage depuis quatre ans, je te demande de sécher tes larmes,
A toi
veuve Lisa-Frida NDONG OBIANG, je te
demande de cesser de déprimer face à
l’acharnement de ta belle-famille ;
A toi
Charlène
MATSANGA, jeune fille-mère, je te demande de te lever de ta
génuflexion ;
A toi
Etienne NGONGA, fonctionnaire retraité,
je te demande de ne pas te résigner face à la précarité de ta situation
sociale.
A
vous tous qui appréhendez les fins de mois avec angoisse à cause du profond
déséquilibre entre vos revenus et vos charges ;
A
vous tous qui pâlissez à l’approche de chaque rentrée scolaire, de chaque fête
de noël ou à l’occasion d’évènements familiaux heureux ou malheureux ;
A
vous tous qui avez perdu tout espoir d’une vie meilleure,
J’affirme
ici et maintenant que vos différentes situations ne relèvent pas de la fatalité.
Ensemble, nous pouvons changer le cours des évènements. Cela est possible.
Je
vous invite à rejoindre « Le
mouvement de libération du Gabon »,
cette grande marche blanche.
Je me
tourne enfin vers Dieu. Je lui demande de délivrer le Gabon et ses enfants des
affres d’un pouvoir à bout de souffle et prêt à tout pour se maintenir.
Que
Dieu bénisse le Gabon et son peuple.
Je
vous remercie.
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Commentaires
Illory le 11-08-2014 à 09:16:38 # (site)
Nous prions le bon Dieu qu'il préserve Richard de toute tentative d'assassinat orchestrée par le système en place.Mr le Président,votre choix est un bon cheminement,tel que vous demandiez aux compatriotes de ne pas désespérer,nous vous demandons également de faire de même."le bonheur se trouve l'autre côté du désert" avait dit l'ancien O. Boigny.Tu es le seul fils du pays.......
Que le père céleste vous bénisse.