Après avoir prêté serment lors de la cérémonie officielle qui a débuté lundi 21 janvier à 18 heures à Washington, le président Barack Obama a prononcé son discours d'investiture pour son second mandat à la tête des Etats-Unis – un exercice dont certains de ses prédécesseurs se sont acquittés avec des textes historiques.
Dans un discours solennel de vingt minutes, M. Obama a appelé à l'action sur plusieurs dossiers délicats – réforme de l'immigration, droits des homosexuels, armes à feu ou encore changement climatique – et incité les Américains à s'unir.
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Citant le texte de la déclaration d'indépendance face à plusieurs centaines de milliers de personnes rassemblées devant le Capitole, le 44e président américain a affirmé à ses compatriotes : "Notre voyage ne sera pas terminé" tant que ces questions ne seront pas réglées. "Maintenant, plus encore que jamais, nous devons faire tout cela ensemble, comme un seul pays et un seul peuple", a-t-il lancé sous les acclamations de la foule.
Il s'est engagé à ce que les Etats-Unis maintiennent des "alliances fortes" partout dans le monde et renforcent les "institutions" qui leur permettent de mieux faire face aux crises à l'étranger. "Personne n'a plus intérêt à un monde en paix que le pays le plus puissant", a plaidé M. Obama, qui a promis de "soutenir la démocratie de l'Asie à l'Afrique, des Amériques au Moyen Orient".
Il a aussi affirmé que les Etats-Unis réagiraient "à la menace du changement climatique, en gardant à l'esprit que ne pas le faire constituerait une trahison pour nos enfants et les générations futures".
"JE JURE SOLENNELLEMENT..."
Barack Obama, qui a déjà prêté serment dimanche lors d'une courte cérémonie privée, a de nouveau prêté serment, en public cette fois, lundi au Capitole, juste avant son discours. "Moi, Barack Hussein Obama, je jure solennellement de remplir fidèlement les fonctions de président des Etats-Unis, et, dans toute la mesure de mes moyens, de sauvegarder, protéger et défendre la Constitution des Etats-Unis", a-t-il dit à midi (18 heures, heure de Paris).
La limousine blindée du dirigeant américain, en provenance de la Maison Blanche, était arrivée devant l'imposant édifice abritant les deux chambres du Congrès, une heure avant la prestation de serment. Près de deux millions de personnes avaient assisté à la première prestation de serment de M. Obama il y a quatre ans. Cette année, les organisateurs tablaient sur jusqu'à 800 000 spectateurs – qui se sont pressés sur le Mall, l'esplanade devant le Capitole, où ils ont salué l'arrivée de dignitaires comme les anciens présidents Jimmy Carter et Bill Clinton.
Face au président de la Cour suprême, John Roberts, Barack Obama a ensuite levé la main droite et posé la gauche sur deux Bibles, tenues par son épouse Michelle : celle d'Abraham Lincoln, sauveur de l'Union et émancipateur des esclaves, et celle de Martin Luther King dont, coïncidence, la mémoire est honorée lundi aux Etats-Unis.
Après un déjeuner au Congrès, il doit ensuite passer en revue les troupes et emprunter, en voiture ou à pied, la grande artère qui relie le Congrès à la Maison Blanche où, une fois arrivé, il assistera à une grande parade. Le président et son épouse, Michelle, ouvriront alors les traditionnels bals officiels.
COTE DE CONFIANCE DE 51 %
Lors de son second mandat, les priorités de M. Obama seront de résoudre l'impasse budgétaire, faire adopter des restrictions sur les ventes d'armes à feu et réformer les lois sur l'immigration, a indiqué dimanche son proche conseiller David Plouffe, selon qui l'intervention de lundi "sera un discours d'espoir".
M. Obama avait pris ses fonctions en janvier 2009 au paroxysme de la pire crise économique depuis les années 1930. Si la situation s'est peu à peu améliorée, le président démocrate doit encore faire face à de nombreux dossiers épineux, alors que ses adversaires républicains ont conservé leur position de force au Congrès.
Si le président, nettement réélu le 6 novembre face au républicain Mitt Romney, jouit d'une cote de confiance de 51 % selon une enquête du New York Times, ses compatriotes sont plus sévères sur sa gestion de l'économie.
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