Six mois après son investiture, François Hollande va tenter de reprendre la main lors de la première conférence de presse de son quinquennat.
Six mois après son investiture, François Hollande va tenter mardi 13 novembre de redorer son image présidentielle malmenée dans la presse et les sondages, alors qu'il entame un virage délicat sur fond de nouveaux efforts demandés aux Français pour relancer la compétitivité de l'économie française.
Fini le président "normal", désormais il faut que François Hollande "passe au président avec un grand P, qu'il prenne la hauteur nécessaire", "gagne un peu en solennité et en dramatisation", estimait récemment un de ses fidèles, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian dans les colonnes du "Monde".
Signe de ces temps nouveaux, le chef de l'Etat a finalement choisi d'organiser sa première grande conférence de presse du quinquennat sous les ors de grande salle des fêtes de l'Elysée, alors qu'en avril, il avait en tête un lieu moins imposant hors les murs du palais présidentiel.
Ce rendez-vous très attendu avec quelque 400 journalistes, retransmis en direct sur France 2 et les chaînes d'information en continu, intervient alors que le chef de l'Etat négocie un virage délicat pour tenter de restaurer la compétitivité de l'économie française.
Revenant sur des promesses de campagne, il a ainsi effectué un revirement spectaculaire, en décidant d'augmenter les taux de TVA, cet impôt pourtant honni de la gauche.
Sans y voir une volte-face comparable au tournant de la rigueur de 1983, l'économiste Elie Cohen, soutien de François Hollande pendant sa campagne y voit un "changement de cap".
Une réorientation à risque alors que le chef de l'Etat reste à un bas niveau dans trois sondages (BVA, Ipsos et LH2), publiés lundi où il stagne entre 41 et 44% d'opinions favorables.
Pour le président de l'institut CSA, Bernard Sananes, le président doit d'abord "donner aux Français des raisons d'espérer alors que la crise est là et que leur moral est au plus bas", ensuite "montrer que le gouvernement est mobilisé", alors qu'une série de couacs a fragilisé la crédibilité de son Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Enfin, lui-même "s'imposer dans l'habit présidentiel face au Hollande bashing" qui a quand même mis à mal dans l'opinion "l'autorité du président de la République".
"L'opinion est prête à accepter des changements de positions" comme sur la TVA, mais les Français "jugeront sur deux critères : est-ce que c'est juste, est-ce que c'est efficace", estime-t-il aussi.
Attendu au tournant
L'exercice risque de s'avérer compliqué, le chef de l'Etat devant "envoyer des signaux forts aux acteurs économiques" tout en conservant "son socle électoral".
La gauche de sa majorité l'attend déjà au tournant. "Demain, on va voir comment François Hollande va expliquer que ce qui n'a pas marché ailleurs -en Grèce, en Espagne, au Portugal- va marcher ici !", a d'ores et déjà prévenu le coprésident du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon.
Pour un de ses proches, François Hollande joue "une partie très importante" avec ce "temps fort" qui doit désormais rythmer son quinquennat tous les six mois. "Il va devoir expliquer le sens de son action, fixer un cap, une perspective mais aussi se poser en rassembleur devant des Français inquiets", notamment "sur la question centrale de l'emploi".
Au gouvernement et au PS, les attentes sont également fortes. "J'attends une excellente pédagogie, une claire vision de là où il veut aller", affirme une ministre tandis que David Assouline, porte-parole du parti, voudrait que l'exercice permette aux Français de "comprendre le sens des efforts qui sont demandés".
La droite, à l'instar du secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé, attend tout autre chose de François Hollande : "un moment d'autocritique face à tous les mensonges qu'il a pu faire aux Français pendant sa campagne".
Commentaires
A quand l'arrivée du Président français au Gabon?????